Chère Virginie,

Je ne saurais trouver les mots pour vanter les tiens. Tout se tient dans ton livre. Les mots, les phrases, les virgules et les apostrophes. Tout se tient comme un château de cartes miraculé d’une tempête de sable. On pourrait penser que tout va partir en sucette à un moment ou à un autre, que ce n’est pas possible de tenir ce niveau sur toute la longueur. Et pourtant, ça ne flanche jamais. Ça ne se trompe pas, ça ne se plante pas. Ça ne s’évapore pas, au contraire, ça décolle.
Chère Virginie, tu détiens entre tes deux poumons tellement de courage, de dépendances et d’indépendance. Tu détiens entre tes dents la rage d’écrire quand même. Quoiqu’il en coute, quoi qu’il arrive.

J’ai le cafard. Le bourdon, en ce premier jour de l’année. Et je ne sais même pas vraiment pourquoi. Déjà me dira-t-on?. J’ai été en réunion pour en parler, grâce à toi.
Je suis addict à tout ce qui se dit, dans et entre les lignes de ce roman épistolaire et pis c’est tout.
C’est le livre de l’année dernière pour certains, pour moi, c’est le livre de celle-ci, avant même d’en avoir ouvert un autre, je le sais, j’en suis certaine.

Je m’y retrouve. Je le retrouve. Je nous retrouve, tous, dans le creux de la gorge de Rebecca et d’Oscar surtout. De Zoé, parfois.
Parce que j’écoute les livres, moi. J’ai besoin qu’on me les raconte. Je suis dépendante de tout, et des autres, même pour ça.
J’ai besoin qu’on me materne, qu’on me fasse sentir spéciale, comme si c’était que pour moi que tu avais écrit ce putain de livre.
J’ai mon égo d’alcolo qui jubile quand on me susurre des vérités sur ma petite personne.
Et jamais je n’en ai autant entendues que dans ce livre.
Envie de te rencontrer. Envie de rencontrer Béatrice, Damien. Clara. Pas le courage d’écouter le dernier chapitre, parce qu’après ce sera fini.
Et que si c’est fini, ce sera le début d’autre chose, et moi, les débuts ça me fout les jetons. Espérons qu’il soient de sobriété cette fois-ci.

Rose

#CherConnard #ChèreVirginie

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