J-13
Comme si je n’avais pas commencé à compter bien avant.
Comme si vous ne me manquiez pas depuis 1000 ans.
J-13
Comme si avant ce jour, y avait rien eu à signaler. Comme si tout était normal.
Normal. Comme des jours normaux, avec un matin, un midi et un soir.
Comme si ces 5 dernières années avaient été une référence dans ma perception du temps et de la normalité.
J-13 comme un compte à rebours rebelle, éternel.
J-13 comme les 13 chapitres de mon livre.
Comme les 13 chansons de mon album.
J-13 comme 2 semaines moins 1 jour.
J-13 comme « j’ai 312 heures pour avoir l’air crédible ».
Comme « j’ai le droit d’avoir la trouille et la chance d’en avoir le droit ».
Comme « j’ai la trouille d’avoir la chance d’être là ».
Presque sous vos doigts. Presque dans vos voix. Presque dans vos vies.
J-13 comme les 13 années qui se sont écoulées depuis notre rencontre. Les 13 années qui m’ont menée jusqu’ici.
Comme les 13 titres de mon premier album, inclus le titre caché. (Je peux vous l’avouer aujourd’hui, je n’ai caché quelque chose que dans l’espoir que vous le trouviez. Et ce quelque chose, c’était mes tripes).
J-13, comme le décompte avant la fin de l’été.
Comme le décompte avant la rentrée.
Parce qu’il faut toujours rentrer.
Un peu assagis par les erreurs. Sûrement étourdis par la chaleur. Certainement poussés par nos envies, et terrifiés par la peur d’échouer.
On revient parce que l’on y croit.
Il faut y croire à chaque fois, sinon, c’est pas la peine de revenir. Sinon, même pas besoin de partir.
On se redonne une chance de faire mieux. De fuir moins.
On revient, le soleil qui traîne encore sur la peau, la marque du maillot sur le cœur.
J-13 avant Kérosène, l’album.