Il faut vivre pour écrire.
Mais vivre quoi?
Des étreintes ? Des effrois ? De grands amours ? des petites joies ? Des infinis combats?
Que faut-il vivre pour avoir le droit d’écrire?
Écrire, ça se mérite. Tout ce qui nous traverse, pourrait juste nous traverser. Ne pas laisser de traces.
Mais nous décidons d’écrire, plutôt que d’accepter.
Accepter, c’est la clé du bonheur. Mais c’est aussi et surtout la condamnation à perpétuité de la rage d’écrire.
Il faut alors choisir entre l’acceptation de ce qui est, (et donc le renoncement au conflit de l’âme) et la lutte perpétuelle (et donc la tentation de mettre des mots sur ce qu’on ne veut pas subir)

Écrire n’est pas un choix. C’est un second souffle.
Une autre façon de respirer.
C’est le moyen, et le but.
La cause, et sa conséquence.

Écrire, c’est tout à la fois.
La solitude qui remplit le vide.
La vérité qui a le droit de mentir.
L’aveu que l’on ne fait qu’à soi.
Que l’on ne se fait pas.
Écrire c’est tout ce qu’il ne faut pas.

Écrire, ça ne comble rien.
Ça constate les manques.
Ça fait état de ce qui est, et de ce qui n’est pas.
De ce qui n’a jamais été, et de ce qui sera toujours.
Écrire, ça donne le vertige quand on est honnête, et ça donne la nausée quand on ne l’est pas.
Tout le monde voudrait écrire, Mais presque personne n’ose. Ou seulement pour soi.
Pour pas que ça se sache ce qu’on a dedans. Parce qu’il faudrait ôter tout un tas de masques que l’on superpose.
Écrire ça demande du courage, de la folie. Parfois. De la lâcheté aussi.
Puisqu’on écrit pour fuir. Puisqu’on écrit pour rire.
Pour vivre autre chose que la vie.
Alors j’écris. On écrit.
Et puis après…

… Après, on fera de son mieux pour ne pas avoir écrit pour rien.
On tentera d’être à la hauteur de ce qu’on a écrit.
Et on continuera de vivre.
Pour recommencer.

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